lundi 11 novembre 2013

Les premiers coups de pedale

Et bien ça tire un peu les cuisses !!!

Nous sommes partis vendredi d'El calafate. Les 30 premiers km ont filé tout seul. Ensuite, nous avons eu le vent de côté et la ce n'est plus pareil. Il y a un vent a décorner les guanacos* ! (D'ailleurs tous les guanacos que nous avons vu n'avaient plus de cornes ...)Il a fallu lutter pour tenir le vélo droit. Et quand, même dans les descentes il faut pédaler, ça devient dur.
On a croisé notre premier cyclo, manu, un français, très sympa, qu'on admire, il venait du Canada, ça fait 1 an et demi qu'il traverse l'Amérique a vélo.
Les paysages sont gigantesques. C'est la pampa avec en toile de fond des montagne enneigées et des glaciers. C'est beau. 

Mais a côté de nous c'est désertique, et hyper venté, donc pas facile de trouver un lieu pour camper.
A 15h30, on trouve un petit oasis, parfait pour bivouaquer. On sait il est tôt, mais c'est le premier jour ! On en profite, perdus au milieu de la Patagonie, on se ballade le long du rio, en regardant les oies sauvages, les flamants roses et les chevaux sauvages. La belle vie.
Le lendemain on décide de partir tôt, ayant entendu que le vent se levait vers 10h. Levé 5h30, 2°C et pas de vent. En effet on pédale super bien. A midi, on arrive a la moitié du chemin dans une estancia, ferme locale, qui faisait hôtel restaurant, parfait pour déjeuner ! Hésitants a repartir, on se dit qu'il est vraiment tôt, et que nos cuisses  en peuvent encore. On avance encore bien, en profitant d'une superbe vue sur le fitz roy. Seulement au croisement nous voilà a nouveau avec un vent violent en face de nous. La route est longue. La fatigue commence a se faire sentir. Nous recherchons un lieu de bivouac : plus ou moins caché de la route mais surtout abrité du vent. Tout est plat a l'horizon, et dans cette pampa pas évident de planter la tente. On repère des espèces de canalisations en contrebas des ponts, qui semblent a peu près abrités. Mais trop petits et avec des bosquets : impossible de mettre la tente. La un petit monticule. Il semblerait que ça soit un peu protégé. Nous rampons sous les barrières, faisons passer les vélos et sacoches, et commençons a monter la tente. Mais impossible de maintenir la tente, elle vole de tous les côtés avec le vent, les sardines s'arrachent toutes seules dans ce sol en cailloux fins. La tente ne passera pas la nuit ici, et nous non plus. On remballe tout et c'est reparti.

Mais pour ou? Tout est semblable. Il reste encore 90km avec ce vent de face. Et nous avançons a 7km/h. Sachant que d'autres on fait du stop sur cette route, on se dit que ça ne sert a rien de lutter contre le vent il est plus fort que nous. Nous essayons donc de faire du stop lorsque de rares voitures passent. Mais aucun pickup ne passe. Un monsieur très gentil nous dit qu'il y a une estancia a 15km, et qu'il reste encore 5h de soleil. Nous continuons donc bien obligés. La route est longue. La a droite sur les hauteurs des arbres verts, un toit rouge, c'est bien une estancia. C'est ce qu'on voyait tout a l'heure et qui était si loin. Il nous faut maintenant quitter la route pour suivre le petit chemin en cailloux, vous savez ceux qui font bien déraper le vélo. Après quelques chutes, déstabilisés par le vent, les cailloux, les sacoches, nous arrivons a l'estancia. Le vent souffle encore très fort. Une dame nous accueille et nous propose très gentillement un coin d'herbe verte a l'abri du vent. Il y a même des petites tables en bois. Fatigués après 95km, nous montons la tente, mangeons et filons au lit, enfin au matelas gonflable. 

Le lendemain le propriétaire nous apporte deux parts de tarte pour notre petit déjeuner. On se dit que c'est vraiment chouette d'aller chez les habitants.
On remonte sur les vélos. Malgré les cailloux le chemin pour rejoindre la route n'est pas trop dur, on n'a même pas besoin de pédaler le vent nous pousse. Arrivés sur la route ce n'est pas la même histoire. On décide donc de ne pas se fatiguer pour rien! Et oui on est comme ça, a vélo mais pas trop quand même ! On tend le pouce des qu'une voiture passe, et en attendant on essaye de se protéger tant bien que mal derrière un panneau de signalisation. Au bout de 20 minutes, un mini bus s'arrête. Victoire! Il est vide, parfait on peut facilement y rentrer notre équipement. En plus le chauffeur nous a reconnu, on l'avait croisé la veille a notre pause déjeuner.

Nous arrivons donc après 2 jours de vélo a el chalten.
On y trouve une petite auberge. La commence un jeu de piste pour savoir s'il y a des bateaux pour faire la traversée du  lago d'El desierto. Finalement les bateaux n'ont pas commencé. Nous allons donc devoir suivre le sentier qui contourne le lac de 12km et qui n'est pas du tout fait pour les vélos!
Après de nombreux calculs. Nous avons décidé de rester 2 jours a el chalten. Lundi nous nous reposons, faisons la lessive, écrivons le blog, allons faire les courses. Mardi nous partons marcher vers le fitz roy, normalement le temps devrait s'améliorer ( aujourd'hui c'est tout couvert, il pleut-neige, il y a beaucoup de vent, il fait a peu près 5°). 

Et mercredi nous partons direction le chili. On commence par 37km sur une piste puis le contournement du lac et ensuite 7km encore de sentier et 15km de piste ou normalement on peut pédaler. Nous prévoyons 3 jours afin de prendre le seul bateau de la semaine, samedi sur le lago O'Higgins.

Gros stress de dernière minute. Dans notre chasse au trésor pour changer des pesos argentins en pesos chilenos, on tombe sur des français qui viennent de faire les 12km du lac et qui nous disent que c'est assez difficile, un petit sentier qui monte et qui descend, il faut traverser des rios, il y a des arbres en travers de la route... Eux a pied ils ont mis 5h. Donc avec les vélos on va vraiment galérer. Et surtout c'est en devers et il n'y a pas d'endroit pour planter la tente, ce qui casse tous nos plans et on se demande comment on peut faire ça en une journée en faisant des allers-retours. En plus on croise un allemand qui vient aussi du chili a vélo et qui essaye de nous expliquer, dans toutes les langues sauf celles que nous parlons, que ces sentiers sont vraiment hyper durs a vélo et qu'eux ont réussi a prendre un bateau prive. On est alors bien abattu et on se dit qu'il faut qu'on trouve une solution pour traverser en bateau. On retourne dans une agence de voyage et la miracle : un pêcheur peut nous faire traverser.

Nous sommes bien soulagés. Nous partons donc finalement jeudi. Nous pourrons comme ça profiter un peu plus d'El chalten et faire d'autres randonnées.
A bientôt a vélo !
* pour les non initiés, le guanaco est la vache locale, c'est une sorte de petit lama.

Desoles, mais on est tellement au bout du monde que les photos refusent de se charger... il faudra attendre une connexion meilleure !

4 commentaires:

  1. Bonne route !
    Nous allons vous suivre au jour le jour :-)
    a+

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  2. Wahou tout ça !!
    Malgré vos difficultés, ça fait rêver qd mm !
    Profitez des paysages que vous traversez, des gens que vous rencontrez, des sons que vous entendez et des odeurs que vous sentez !
    Ca me fait trop plaisir d'avoir de vos nouvelles.
    Des bisous

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  3. Est ce que vous pouvez nous dire si possible à chaque fois combien de kilomètres vous avez fait et vers quelle autre ville vous vous dirigez ?

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  4. Merci pour vos commentaires, ca nous fait tres plaisir de vos lire et de connaitre vos reactions.

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