mercredi 26 mars 2014

Dans la jungle, terrible jungle...

Malgré le mois que nous avons passé en Bolivie, nous n'avons vu que le versant "altiplanique" de ce pays : des terres sèches au dessus de 4000m d'altitude et avec très peu de végétation. Pourtant plus de la moitié du pays est situé dans la jungle, il nous fallait donc obligatoirement y faire un petit tour...

Notre premier problème a été "comment y aller?" En bus ? Trop long et trop dangereux. En avion ? Trop cher. En bateau ? Ça nous "bote" déjà un peu plus... mais lorsqu'on nous a proposé le radeau, on s'est dit que c'était une occasion a ne pas louper ! Le top aurait même été d'aller au début de la rivière a vélo en passant par la route de la mort, mais nous n'avons pas le choix sur le jour de départ en radeau et n'avons pas le temps d'y aller en vélo. Nous ferons donc la première partie en bus.

Lundi 17 mars nous voilà donc parti pour un voyage fort en émotions.

La première partie en bus fut chargée en adrénaline... nous avons embarqué dans un bus pas tout jeune dont il manque le par choc avant, chargé jusque sur le toit. Nos voisins sont cinq et demi sur deux sièges (la maman enceinte et ses 4 enfants), il y a un chien dans l'allée centrale, et tout le monde jette ses poubelles par la fenêtre, pas de doute on est bien en Bolivie ! Au début du trajet nous passons par la "nouvelle" route de la mort. Du fait du trop grand nombre d'accidents, ils ont construit une nouvelle route sur l'autre versant, asphaltée, plus large et avec une barrière de sécurité. C'est superbe, nous longeons une vallée au milieu des nuages et du brouillard, avec le ravin pas loin de la route tout de même. Les choses se compliquent lorsque nous arrivons vers Coroico. Nous changeons de versant, et on ne sait pas trop pourquoi, mais on se met a rouler a gauche, du côté du ravin. La route est parfois en travaux et la déviation passe a flanc de falaise sur une route en terre. Il y a juste la place pour que le bus passe, et au moindre écart on risque d'aller gouter l'eau de la rivière 400m plus bas... par moment on préfère fermer les yeux. Arrivés au village d'après notre route bifurque a gauche pour rejoindre le port. On se croit tiré d'affaire, mais en réalité le pire nous attend. Il fait nuit et nous ne voyons pas exactement ce qu'il y a côté de la route, c'est peut être mieux comme ça. La problème c'est que la piste est vraiment complètement défoncée et pleine de boue. Notre bus surchargé et au centre de gravité très haut tangue de gauche a droite comme un culbuto, jusqu'au moment ou il penche a droite, encore a droite, toujours plus a droite... tous les passagers se ruent sur le côté gauche et le bus s'immobilise. Nous sommes enlisés. Par chance nous penchons du côté de la montagne. Après un moment d'hésitation nous sortons du bus dans la boue et dans le noir et sommes rassuré d'être sur la terre ferme. Le chauffeur commence a essayer de dégager le bus en creusant sous la roue arrière droite, celle qui ne touche pas le sol... étonnant. On ne croit pas une seule seconde que cela marchera mais c'est tant mieux car nous n'avons aucune envie de remonter dans ce maudit bus... des voitures passent mais aucune ne propose de nous aider a sortir. La plupart des gens sont calme et regardent, notre guide ne prend aucune décision, bref les boliviens semblent plutôt passifs... Au bout d'une heure et demie, le bus finit par sortir. Angoisse, il va falloir remonter dedans. L'heure et demie de trajet restante fut sans aucun doute la plus longue de notre vie. La piste passe au bord de ravins, on continue de faire le culbuto, on manque de se renverser une fois ou deux... on passera les trajet les yeux fermés et en priant, mathilde broyant la main de clément dans les passages difficiles... On a beau traverser des déserts a vélos, descendre des rivières en radeau, se prendre des orages a haute altitude, le plus dangereux reste incontestablement les bus en Bolivie ! C'est décidé, on rentrera de la jungle en avion, quelque soit le prix...

Notre arrivée a Guanay est plutôt humide, il pleut des cordes et la rivière est très haute, et parsemée de troncs d'arbres. Le premier jour Ruben, notre guide semble inquiet. On ne sait pas exactement si c'est le niveau de l'eau qui l'inquiète ou le fait qu'il ne s'arrête pas de pleuvoir. Nous décidons tous ensemble de reporter le départ au lendemain. Notre groupe est plutôt sympa, nous sommes avec 3 anglais qui voyagent aussi 6 mois. Ils viennent du nord et nous du sud, donc nous avons plein de choses a nous raconter.
Mercredi c'est le jour J et il ne pleut plus, parfait. Nous nous levons a 5h pour construire le radeau et partir tôt, une longue journée nous attend. Ruben a récupéré 6 chambres a air de camion qu'il a fait gonfler par le mécano du coin, et est allé couper des tiges de bambou dans la foret. Nous l'aidons a assembler tout ça a l'aide de brelages, ça a l'air solide. Nous emballons nos sacs chacun dans un grand sac plastique et mettons nos affaire de valeur dans un bidon étanche. A 8h, listo, nous nous asseyons chacun sur notre sac, et c'est parti ! Les première minutes sont un peu stressantes, la rivière va quand même a 15km/h (8km/h en temps normal), et il y a des petits rapides. Le radeau est étonnamment stable, nous flottons a 10-20 cm de l'eau, ce qui nous permet de ne pas être trop mouillés. On avance très vite, ce qui nous évite de pagailler, il n'y a que Ruben qui travaille pour nous orienter. En ce premier jour nous passons quand même quelques bons rapides sans que personne ne tombe a l'eau. Les bords de la rivière sont parsemés de chercheurs d'or, certains travaillant seul, d'autre en groupe avec de grosses machines. Bien que fatiguant, ce métier semble quand même assez rentable car une personne toute seule ramène environs 2g d'or par jour, qu'il vend environ 25 euros le gramme. Juste avant midi nous sommes sensés aller voir une cascade a pied, mais l'accès est un peu difficile. Il faut que l'on se gare a gauche juste après un gros rocher, mais juste avant une grosse pierre suivi d'une mini cascade. Sur la droite la rivière est trop agitée et on pourrait se retourner... après quelques hésitations Ruben décide de jouer la prudence et nous abandonnons l'idée de la cascade, l'accès est trop dangereux. Nous passons donc en plein milieu, en ramant de toutes nos forces pour éviter de se faire emporter a droite. Ce passage passé, notre guide a un grand sourire genre "ouf ! J'ai un peu flippé quand même..." après avoir fait quelques achat dans le dernier village de la rivière, nous avançons jusqu'à une plage surélevée de l'eau pour passer la nuit. Nous plantons nos tentes pendant que Ruben prépare a manger. La nuit arrive vite et les moustiques aussi.

Après une nuit bien reposante nous nous levons et découvrons que Ruben a pêcher deux énormes poissons d'un mètre de long pendant la nuit. "J'arrivais pas a dormir alors j'ai péché !" En deux temps trois mouvements il en vide un et coupe deux énormes filets pour midi. La journée est reposante, nous faisons la sieste sur notre radeau pendant que nous descendons tranquillement la rivière. Le radeau est vraiment une super manière de découvrir la jungle. Il n'y a pas le bruit du moteur, on va doucement, un peu comme le vélo finalement. A midi nous nous arrêtons dans la cabane d'un de ses amis, absent, et en profitons pour cueillir des bananes. Nous mangeons le poisson pêcher la veille et assistons aux rugissements d'un singe sans pouvoir le voir. Le soir c'est chez un autre de ses amis que nous nous arrêtons, et cette fois c'est de succulents pamplemousses que nous nous regalons. Nous avons juste a nous servir dans les arbres. Son ami nous montre le niveau ou l'eau est monté pendant les inondations. C'est hallucinant, l'eau est montée a plus de 10m de hauteur. Les récentes inondations ont été une vraie catastrophes dans la région. Beaucoup de maison ont été emportées, beaucoup de cultures détruites, et apparemment aucune aide de l'État. Nous passerons la soirée au coin du feu et finirons par un petit cocktail rhum-pamplemousse.

Le troisième jour, après un peu de navigation, nous avons fait un petit tour dans la jungle et avons pu apercevoir quelques singes et oiseaux. Durant ces 4 jours nous n'avons pas vu beaucoup d'animaux. Les indigènes les chassent pour se nourrir, même si ils n'ont pas toujours le droit. Le soir nous cherchons un bon moment une plage ou nous installer. Le problème c'est que toutes celles que nous trouvons sont proches de l'eau, ce qui pourrait être dangereux si l'eau montait dans la nuit. Finalement nous nous installerons sur une plage un peu limite, et emballerons toutes nos affaires le soir pour être prêt a décamper en pleine nuit en cas de crue. Nous faisons confiance a notre guide pour surveiller le niveau de l'eau pendant la nuit.
Nous nous réveillons au sec, et de bonne heure car une grosse journée nous attend. Dans cette partie il y a moins de courant et nous avançons moins vite. A midi nous faisons une pause dans un mini village ou nous jouons avec les enfants. Ils s'amusent avec un vélo sans pneu, sans selle et sans pédale, mais qui avance bel et bien ! Nous arrivons en début d'après midi a Rurrenabaque et repartons immédiatement pour faire une après midi tyrolienne. C'est génial, nous descendons 9 tyroliennes a la suite au sommet des arbres a 50m de hauteur.

De retour a Rurrenabaque, nous prenons une bonne douche bien méritée pour essayer de nettoyer 4 jours de transpirarion-anti moustique- crème solaire...

Après une nuit sonore (vive le karaoké jusqu'à 6h du mat), nous partons direction la réserve Serere. Située a 3h de bateau, cette réserve a été construite par Rosa Maria Ruiz. Une femme au sacré caractère. Passionnée par la nature et les animaux, elle souhaite faire partager sa passion aux touristes. Elle décide donc de construire des lodges confortables dans le parc Madidi. Mais les locaux ne voient pas tous ça d'un bon œil: ça les empêche de chasser les animaux. A deux reprises ils brulent toutes ces constructions. Elle crée donc une réserve où elle est libre de faire ce qu'elle veut. Elle recueille notamment les bébés des animaux chassés dans le parc. Elle protège différentes espèces d'animaux et essaye d'en réintroduire certaines.

On a donc passé 3 jours géniaux dans cette réserve. On dormait dans des cabanas en plein coeur de la forêt avec en guise de murs de simples moustiquaires. La première nuit c'est un peu étrange de se retrouver la, entourés d'arbres, avec plein de bruits bizarres, et quelques insectes qui volent. Mais on s'habitue et la deuxième nuit on a super bien dormi. Il y a aussi la 'casa grande' qui fait office de maison principale, au rez de chaussé il y a la cuisine-salle a manger-salon, au deuxième étage il y a des hamacs pour se prélasser en écoutant et regardant la nature. Il y a même une petite terrasse avec vue sur le lac. Dans la maison il y a même quelques animaux qui vivent. Ils ont été recueillis parce qu'ils étaient blessés ou abandonnés parce que leurs parents avaient été tués par les chasseurs ou par les inondations. On a donc parlé avec Un superbe perroquet bleu et rouge (qui connait toutes les insultes du vocabulaire espagnol par coeur), on a joué a cache cache avec un bébé capivara (sorte d'enorme cochon d'Inde qui fait la taille d'un veau a l'âge adulte), on s'est fait suivre par un bébé tapir pendant toute une balade...

Pendant 3 jours on s'est laissé guider par notre guide. On partait a la demie journée, avec un pro de la jungle rien que pour nous. Puis on rentrait et on avait juste a mettre les pieds sous la table. On a super bien mangé, de la viande excellente, des bons légumes, du poisson frais, des fruits.

On a fait pas mal de marche dans la jungle a la recherche des animaux. C'est plutôt reposant de marcher dans la jungle, on a un rythme modéré, on ne parle pas pour écouter la nature. Notre guide use de la machete pour se frayer un chemin a travers cette végétation dense. C'est un lieu de vie idéal pour les animaux qui peuvent se cacher de partout, mais il est donc assez difficile de les apercevoir. Parfois le guide s'arrêtait, on se demandait si c'était pour chercher son chemin ou écouter les animaux. Il arrivait aussi a imiter les cris des animaux, c'est impressionnant. Quand il entendait un bruit, on s'enfonçait dans la jungle et là nous aussi on commençait a entendre du bruit dans les arbres. Puis on voyait des singes sauter de branche en branche avec une agilité a faire pâlir les grimpeurs! On a vu quatre sortes de singes: des singes marrons de petite taille appelés les cappuchino; des singes qui font un bruit impressionnant on dirait des gorilles mais en fait ils ont une taille normale: 50cm; les singes araignées qui ont des grands bras, ceux ci sont même venus dans nos bras, nous ont fait des câlins et ne voulaient plus nous lâcher; et le dernier jour au moment de partir on a vu les singes jaunes, tout petit (15cm) ils sont supers mignons.

On a aussi vu un iguane, un mini serpent, plein de papillons, des lézards, des tortues.
Dans la réserve il y a 5 lacs. On a donc fait du canoë sur les lacs et là on a pu voir de nombreux et beaux oiseaux dont les oiseaux Sérère, qui sont les plus vieux oiseaux du monde et qui sont assez nombreux ici, d'où le nom de la réserve. En canoë on a vu 2 caïmans. Ça fait tout drôle, on ne faisait pas trop les malins dans notre petit bateau en bois a ras de l'eau. Un soir on est sorti pour voir leurs yeux. Quand on les éclaire, on voit deux billes rouges qui brillent. On s'est approché de l'un deux. C'était un bébé il mesurait environ 70cm, on a pu le voir en entier. C'est mignon... quand c'est petit!

On a aussi pêché des pirahnas. Bon en fait on a eu plus de poissons chat!! Il y avait plein de poissons, un joli coucher de soleil, ca a presque fait aimer la pêche a Mathilde!! Après on a mangé le pirahna, on ne vous le recommande pas spécialement, il n'y a pas grand chose a manger et pleins d'arêtes.
Un matin on a appris a faire des bagues avec le noyau d'un fruit qui ressemble a une mini noix de coco. C'est la classe même Clement a eu droit a sa bague!

On a passé trois jours extra dans la jungle où il y a une ambiance unique. Le seul petit bémol : quelques moustiques ! Pour les futurs voyageurs on vous recommande vraiment cette agence Madidi travel.
On prend l'avion cet après-midi pour La Paz. Au revoir les moustiques, on va retrouver l'Altiplano en direction du lac Titicaca.

Le radeau est construit, c'est parti mon kiki
On dirait pas trop, mais la ca bouge quand meme ! et surtout ca eclabousse!
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En mode sieste
Dans la jungle, meme les abres sont dangereux !
Des petits singes...
pas besoin de pagayer !
Le bebe tapir
Le bebe de Clement
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oh les grosses dents !
ca penche ...


bonne pioche peche

en 2 temps 3 mouements, le guide nous fait un sac a dos avec une liane

mieux vaut ne pas l'avoir dans son lit



cool raoul




c'est mignon tant que c'est petit

baignade deconseillee...



4 commentaires:

  1. Brrrrr... Votre récit me donne des frissons ! Le concept de la rando radeau est énorme, mais je ne serais pas allé nager la brasse coulée. Faites un bisou aux pirahnas de ma part. Bisous !

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  2. plein de petites bébétes... plus ou moins mignonnes à vrai dire !

    et bravo pour le radeau, digne des plus beaux camps scouts !

    bises

    Béa

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. Géniale cette aventure!!! la top one pour moi:)
    et d'après la photo, on voit que le bus c'est pas de la tarte

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