vendredi 14 mars 2014

La Bolivie, la vraie

Ces derniers jours nous avons pédalé au milieu de la Bolivie rurale, entre Potosí et Oruro. On ne nous avait pas menti, nous sommes bien dans les Andes, l'altitude et les nombreux cols nous l'ont confirmé.
Après un petit déjeuner au marché de Potosí nous nous sommes élancés sur cette route réputée très vallonnée. Nous avons tout d'abord descendu les rues, ou plutôt les murs, de Potosí puis longé une vallée très jolie, avant de commencer a remonter. L'asphalte roule bien, nous sommes en forme, les vélos aussi, et nous avalons les dénivelés petit a petit. Nous attaquons un col en début d'après midi, mais la montée n'en finit pas. La route monte a flan de montagne et nous prenons de la hauteur. Le problème c'est que le ciel noirci de plus en plus et le tonnerre gronde, il nous faut rapidement trouver un lieu ou nous abriter. Nos premiers contacts ne sont pas très concluants, les habitants nous paraissent moins accueillants qu'au Chili ou en Argentine. En même temps la plupart vivent en famille dans une seule pièce, on ne peut pas leur demander de nous héberger... nous trouvons finalement une cour d'école bien protégée du vent, et y plantons notre tente. On est samedi, donc on sait qu'on sera tranquilles... le premier orage passe a côté, mais le deuxième nous passera dessus, juste pendant le repas.

Le lendemain nous reprenons là où on s'en était arrêté : dans la montée. Ça grimpe encore puis nous passons un col à 4300m avant de redescendre... puis de remonter encore et encore. La vue est superbe, on alterne les hautes vallées et les hauts plateaux. Les paysans  travaillent dans leurs champs, tout a la main, la plupart n'ayant pas les moyens de se payer de tracteur. Ils nous saluent et regardent nos vélos d'un œil intrigué. Certains nous arrêtent pour discuter un moment : d'où on vient, où on va, si c'est fatiguant... ils aiment particulièrement la remorque "que bonito !" Après un deuxième jour à 1200m de dénivelé et 55km, nous arrivons a Ventilla, gros village où nous nous payons le luxe d'un hôtel a 1,5€. Bon a ce prix là le lit est dur comme du bois et la propreté toute relative...

Pour notre troisième jour nous montons encore dans la matinée, puis entamons un long plat- descendant jusqu'à Challapata. Nous passons au milieu de champs remplis de lamas. Ici pas de barrière, les animaux sont en liberté et se promènent où ils veulent. Pour les reconnaître, leur propriétaire leur attache des bout de laine de couleur aux oreilles. On voit toutes sortes de lamas, de toutes les couleurs, il y en a même de 2 couleurs: les bigous comme on les a surnommé, d'autres avec plus ou moins de poils, des jouflus, il parait que c'est qu'ils font des réserves d'eau, ou encore des peluches, ce sont les bébés qui ont un pelage qui a l'air tout doux, on aimerait bien en ramener un, mais on n'est pas sur qu'il passe la douane! Parfois au milieu des lamas, on voit un petit bout de tissu coloré, c'est un bolivien qui surveille ces betes, on imagine qu'il reste la journée là a regarder paitre ses lamas et passer les voitures, et les cyclos. Arrivés a Challapata nous faisons un petit tour au cyber pour avoir l'adresse de la casa de cyclista de La Paz. Puis, après s'être renseigné sur une auberge, bien trop chère a notre goût, et en plus sans salle de bain, on choisit l'option école. Cet hébergement n'est pas encore recommandé par le routard mais il nous a été suggéré par 3 cyclos français qui nous précèdent (l'Eldorado a vélo). C'est très simple: il suffit de rentrer dans l'école, demander a voir le directeur, lui expliquer la situation, lui laisser le temps de la réflexion (il peut donner l'impression qu'il va dire non, car il exerce son pouvoir, mais il finit par dire oui), aviser le ou la concierge, s'installer dans la salle de classe qui nous est indiquée. Ça c'est quand ça se passe bien, parce que quand on arrive trop tôt, il y a encore des élèves dans la classe, le directeur vous dit donc qu'il vous indiquera la salle quand les cours seront finis. Pendant ce temps vous faites la conversion avec les élèves, qui sont de super ados en puissance et qui veulent se prendre chacune leur tour en photo avec vous pour avoir un français sur leur "face"  (facebook en langage de jeuns). Le directeur lui en profite pour rentrer chez lui, en vous oubliant ,oui oui c'est bien ça! On commence donc a s'affoler parce qu'en plus toutes les salles de classe sont fermées a clé. On se rapatrie donc dans la salle encore ouverte, celle avec les fenêtres cassées! On met nos matelas et on est très bien installé. On se met a cuisiner, quand quelqu'un frappe a la porte. C'est la femme de ménage. On dégage nos matelas pour la laisser nettoyer les confettis, parce qu'apparement le carnaval c'est aussi dans la classe! On s'apprête a manger en se demandant ce qui peut nous arriver d'autre. Pas loupé, un orage éclate! On voit des éclairs de tous les cotes et on entend la foudre tomber juste a côté. Il y a aussi d'autres bruits et étincelles bizarres. Ce sont tout simplement des courts circuits sur les fils dénudés qui passent un peu partout dans la cour de l'école. Clement s'etonne qu'on ait encore du courant. Quelques minutes plus tard, paf coupure de courant! Une fois l'orage passé on s'endort comme des bébés.

Le lendemain, réveil matinal pour laisser les élèves travailler a 7h30. La route est toute plate, presque monotone pour certains. Mais au moins ça roule bien. On se dit qu'on peut peut-être atteindre Oruro le soir  même, soit 110km. Au bout de 30km, on devine des cyclos dans le champ d'à côté. On va les saluer. C'est une famille française, ils ont 3 enfants. Ils sont partis de Santa Cruz, en Bolivie, et vont jusqu'en Colombie. Ils sont très gentils et bien mignons, on discute un bon moment. On admire ce voyage en famille. Mais comme quoi tout est possible! On reprend la route mais pas trop vite, la roue de la remorque est a plat, pour la première fois. Au village suivant la famille nous a dit qu'il y avait des termes. On part donc a leurs recherches. Ils sont sur le bord de la route en sortant du village de Pazna. On fait un petit plongeon. L'eau est chaude et ce sont des petites piscines privatives. On en profite! Puis on repart, on longe des champs de quinoa rouges, oranges et jaunes, ça donne un peu de gaité a ce paysage tout plat. On passe devant le village minier sans intérêt de Popoo et on s'arrête pour la nuit a Machacarma. Après l'école "argentine", on demande l'hospitalité au collège "mexicain". On est bien reçu, on a même le droit a une douche chaude, la classe !!!
Mercredi 12, on part a 8h avant que les cours commencent. On fait les 30km qui nous séparent d'Oruro et on va directement au terminal de bus. En ayant marre de respirer les gaz d'échappement des voitures et camions qui nous frôlent a chaque fois, et la route présentant moins d'intérêt, on prend un bus direction La Paz.

A notre arrivee a La Paz on fonce direction la casa de ciclistas. Christian un passionne de velo, a mis a disposition de tous les cyclistes la maison qu'il a herite de sa grand-mere. Elle est idealement situee dans le centre. Du coup, on rayonne dans La Paz. Ici, c'est plein de vie, dans la rue, il y a de partout des petites echoppes qui vendent de tout : pain, confiseries, jus de fruit, cahier, papeterie, cle usb, maquillge... c'est incroyable. On fait le tour des agences de voyages pour organiser la suite du voyage. Route de la mort, ascension de volcan, radeau dans la jungle... La suite au prochain episode !

Mlle Garcin Mme Renaudin, au tableau !

mathilde cachee derriere un champ de quinoa


meme en surveillant leurs lamas, ils ont la classe

ca monte...

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