jeudi 27 février 2014

Cyclista versus naturaleza

La traversée du sud lipez nous a fait découvrir de nouveaux terrains de jeu...
Nous avons progressé sur toutes sortes de routes, chemins, pistes et autres ripios que nous n'avions pas imaginé.
Nous avons fait corps avec la nature, et l'avons connu sous de nombreuses facettes. Nous avons lutté contre le vent, la pluie, les orages, le soleil...

Nous pouvons maintenant faire un classement des pires conditions naturelles pour le cyclotouriste.

1- Le vent : entêtant et usant, c'est le pire ennemi des cyclotouristes car il use les cuisses et aussi la tête. Rien ne sert de lutter il reste toujours le plus fort. Quand il est de face il empêche d'avancer, quand il est de travers il déstabilise, et comme par hasard il n'est jamais dans le dos! Il bourdonne dans les oreilles créant un sentiment d'isolation et de vulnérabilité. Il défie l'homme en l'empêchant de dormir où il veut. Les pires vents connus sont ceux de Patagonie et de l'Altiplano bolivien.

2- Le sable : traitre et épuisant, il surprend et empêche de pédaler. Parfois, il est en quantité suffisante pour permettre de pédaler et d'un coup, il se transforme en un bac a sable, où les roues viennent se bloquer. Il exige le double de puissance cuissale pour pouvoir avancer. Bien souvent malheureusement la seule option est de passer a côté du vélo.

3- L'orage : violent et angoissant, il exige une protection. Or dans ces zones isolées il n'y a souvent pas d'abri, et en plein désert, l'orage devient source de stress.

4- Les pierres : fatigantes et destabilisantes, elles peuvent même être dangereuses. Se plaçant en travers du chemin, elles viennent perturber la trajectoire du vélo. Et lorsqu'on essaye de les éviter avec la roue avant, c'est la roue arrière qui se prend une pierre et qui destabilise le cycliste. Un enchainement de pierres exige une forte concentration et un bon maniement du guidon, afin d'éviter la chute d'inattention.

4 ex-aequo- La tôle ondulée : cassante et blessante, c'est elle qui créée le plus de douleur, aux fesses comme vous l'imaginez! Avec ces ondulations elle casse l'élan et empêche d'avoir un rythme. Elle reste cependant roulable.

lundi 24 février 2014

Sud Lipez : we did it !

Le sud Lipez, on en parle depuis le debut du voyage et même avant... c'est la partie la plus difficile, la plus engagée, mais aussi la plus belle. On a hésité longtemps, changé d'avis souvent, a chaque passage difficile clément a eu droit a des "tu penses vraiment qu'on peut le faire ?" Finalement nous nous sommes lancé, et on ne le regrette pas ! Retour sur ces 10 jours inoubliables.
Samedi 15 février, après un vrai repas - resto de st Valentin (toute occasion est bonne a prendre), nous nous elancons  dans le fameux sud lipez. Bon, vous connaissez notre côté un peu feignasse, alors vous comprendrez qu'on ai pris un minibus pour monter les 40km et 2500m de dénivelé en route toute droite pour aller jusqu'à la douane bolivienne. Il est vrai que vu ce qui nous attend, on s'est dit qu'il ne vallait mieux pas commencer épuisés.
On arrive donc vers 10h du matin a la douane bolivienne et nous commençons a monter les vélos devant les regards ébahis des touristes qui montent dans leur 4x4. Nous avons le droit a des "vous redescendez en vélo a San Pedro ?" Ou des "vous allez en Bolivie ? Non ??". Apres avoir fait tamponner nos passeports  nous entrons dans un nouveau pays, la Bolivie. Sentiment un peu étrange après avoir passé 3 mois entre le chili et l'Argentine. Nous allons devoir nous habituer a de nouvelles coutumes, habitudes alimentaires, mais surtout nous allons nous sentir riches ! La Bolivie est en effet beaucoup plus économique que le chili et l'Argentine. Il nous un petit temps d'adaptation pour nous réhabituer a nos vélos chargés, nous avions pris gout aux excursions "légères" a San Pedro.
Pour notre premier jour nous avions décidé de faire une petite journée jusqu'au pied du volcan Licancabur, un "presque 6000" (5950m), que nous comptions gravir le lendemain. La piste descend en tole ondulée, et nous nous retrouvons rapidement face a la laguna blanca et verde, sublime. La Bolivie commence fort. Pour arriver au pied du volcan, il nous faut quand même monter 300m de dénivelé, et la piste est très mauvaise. Elle s'apparente plutôt a une descente de VTT. Au bout de quelques km, ayant du mal a trouver notre souffle, on commence a s'interroger... est-ce vraiment une bonne idée de se faire un 6000m, se lever a 3h du mat, sachant que la suite est réputée très difficile ? Nous décidons finalement de faire l'impasse sur le volcan et d'aller planter la tente dans des ruines un peu plus loin. Nous traversons entre les 2 lagunes, verte a gauche, blanche a droite, et trouvons un magnifique lieu de bivouac : 3 ruines avec le sol tout plat en sable, et parfaitement protégées du vent. Nous sommes contents d'être la et d'avoir le temps de profiter de ces paysages incroyables à 4400m d'altitude. A pied, nous allons voir la lagune d'un peu plus près. Une petite cabane attire notre attention et nous découvrons avec surprise d'anciens thermes désaffectés. La cabane est en ruine, mais l'eau est bien chaude ! Ni une ni deux, on se prend un petit bain a 35°C face a la lagune, magique !
De retour dans notre "maison" , en déchargeant les sacoches, les problèmes techniques commencent... on découvre que le porte bagage arrière de Mathilde est cassé ! Après une réparation a base de sardine, collier serflex et scotch, le porte bagage semble solide. On remarque que la sacoche a aussi limé une autre partie du porte bagage... on espère que tout ça tiendra au moins jusqu'à uyuni ! Puis c'est sur le vélo de clément que nous remarquons que la gaine de dérailleur arrière est tellement usée que nous voyons le câble. C'est aussi la sacoche qui a frotté. Un peu de sheterton et le problème est résolu. Pour bien finir la journée, le réchaud nous fait le coup de la panne ! Vous vous souvenez la même panne qu'il y a quelques semaines, celle où on nettoie tout minutieusement mais ça ne change rien... encore une fois c'est probablement l'essence qui est de mauvaise qualité. En dernier recours on essaye avec l'injecteur a gaz, plus gros, et magie ça fonctionne ! Ouf on mangera chaud ce soir. Nous nous couchons avec une lumière rouge feu sur les montagnes alentour.
Le lendemain le réveil a 5h est plutôt frais : 5°C dans la tente -10°C dehors, le choix est vite fait, nous petit dejeunerons dans la tente ! On empile les couches et sortons affronter le froid, et la piste. Les premiers rayons du soleil viennent nous réchauffer vers 6h30. D'après les conseils d'autres cyclistes, mieux vaut pédaler le matin avant que le vent ne se lève. Nous vivons donc un peu décalé : levé 5h, coucher 20h ! On profite des premiers coups de pédales seuls dans ce désert impressionnant, avant d'assister a un impressionnant défilé de 4x4 qui malheureusement durera toute la journée. Car paradoxalement nous ne sommes pas si seuls dans ce désert. C'est une destination favorite des tours operators qui font cette route en 3 jours (nous on en a prévu 12 !). Clement dénombrera pas moins de 100 4x4 dans la matinée ! 5 seulement ont ralenti pour nous encourager, 1 seul s'est arrêté pour demander si on avait besoin de quelque chose, et tous les autres nous ont frôlé a toute allure. Nous avons essayé la technique de se mettre au milieu de la piste pour les forcer a ralentir, mais on s'est vite ravisé, ils nous frôlaient d'encore plus près. Nous avons même du allumer nos lampes de nuit pour être visible au milieu des nuages de poussière. Heureusement les paysages sont a couper le souffle ( c'est le cas de le dire !). Nous découvrons des nuances de rouges insoupçonnées a travers les différentes montagnes. On traverse le désert de Dalí où des blocs de roches noires semblent avoir été posés au milieu du sable. Nous pedalons de lagunes en lagunes, toutes ont des couleurs plus belles les unes que les autres. Nous arrivons vers midi a la laguna Chalvari, notre destination du jour après 36km et 400m de dénivelé sur de la piste sableuse et ondulée, mais roulable. Pour parfaite ce cadre splendide, on trouve encore une fois des thermes sur notre lieu de bivouac. Le problème c'est que l'on est arrivé trop tôt et que tous les touristes de midi sont encore la. Nous attendrons quelques heures pour profiter tranquillement de ces sources d'eau chaude face a la lagune et aux flamands roses. Nous faisons ensuite encore une de ces incroyables rencontres des voyages : nous tombons nez a nez avec un motard allemand que nous avions croisé sur la carretera australe. Il n'en revient pas et demande a voir nos vélos pour en avoir le coeur net... Nous trouvons un endroit abrité du vent entre les bâtiments qui servent de restaurant aux tours, et nous cuisinerons au chaud, bien appréciable avec ce vent.
Lundi, notre troisième jour, nous nous réveillons a 5h. Nous avons juste le temps de petit-déjeuner et de commencer a ranger, que les premiers 4x4 de touristes arrivent. Une grosse étape nous attend. On commence par une bonne montée de 21km avec 500m de dénivelé. Heureusement la piste est roulable, il y a juste des petits passages de sable ou nous devons pousser. Nous atteignons vers 11h30 notre plus haut col du voyage : 4926m. Un petit saut au dessus du mont blanc, a vélo évidement ! On ne vous cache pas que l'on avait le souffle un peu court... ce qui est marrant ici c'est que même a cette altitude toutes les montagnes qui nous entourent sont encore plus hautes... Et c'est a cette altitude, en plein de désert, que nous ferons une des rencontre les plus surprenante de notre voyage : un 4x4 s'arrête et un français en descend. Il travaille au "campamento Ende", un lieu de recherche sur la géothermie implanté un peu plus loin. On discute un petit peu, tout contents de trouver un français dans un endroit si isolé, et lorsque qu'on lui demande s'il serait possible de venir au campement pour la nuit il nous répond la phrase magique "mais qu'est ce que ça vous apporterait de plus que de dormir en pleine pampa?"... on en reste bouche bée. Comment dire ? Un abri contre le vent, le froid, la pluie, de l'eau, un peu de chaleur humaine ??!! On comprend vite qu'on est pas les bienvenus, même si on avait espéré un peu plus de solidarité française... on reprend notre route censée descendre sur la laguna Colorada, en apercevant sur la gauche les geysers de Sol de Manana. La piste est en réalité plutôt plate et vallonnée, et le vent s'est levé. On remonte de 40m de dénivelé, et a cette altitude, même 40m c'est dur ! On ne dépasse pas les 8km/h mais les paysages désertiques de montagnes rouges a 360° nous redonnent le moral. On atteint finalement la vrai descente sur la laguna Colorada qui est sublime. Mais en bas de la descente, tout n'est pas fini, il nous reste encore 7km de plat sur de la très mauvaise piste, avec un vent infernal nous rappelant la Patagonie. Mathilde a mal au dos et chaque secousse de tôle ondulée est un supplice. Après 1h30 d'effort on arrive finalement lessivés a un petit "village", enfin c'est plutôt un alignement d'auberges pour touristes. D'ailleurs aucune d'elle ne veut nous offrir une chambre, elles sont toutes pour les 4x4 des touristes. Nous qui revions de nous poser tranquillement, on se serait bien passé de faire le tour du village pour demander l'hospitalité. Nous trouvons finalement une gentille famille habitant dans une maison en construction, qui accepte de nous laisser planter la tente chez eux a l'abri du vent. Nous ne faisons pas long feu : repas, toilette-lingette, et dodo a 19h45... la nuit fut un peu agitée avec des aboiements de chiens et des bruyantes visites (notamment de son fils a 1h du matin "il travaille toute la journée, donc il ne peut venir me voir que la nuit !")
Le lendemain nous avions prévu journée repos. Seulement 12km de plat le long de la laguna Colorada, toujours aussi splendide avec sa couleur rouge, ses flamants roses, les lamas qui broutent a côté... nous nous demandons d'où vient cette couleur rouge? Mathilde évoque l'hypothèse du sang des lamas tués en nombre dans les villages avoisinants, clément préfère l'hypothèse de l'urine des flamants roses... et oui on est encore a 4300m d'altitude et nos neurones ne fonctionnent pas a plein régime. Nous arrivons avant midi au refuge de la laguna colorada, ou par chance il reste des chambres libres. Nous rencontrons un couple germano-colombien qui voyage en 4L, la classe ! L'après midi nous irons nous ballader sur une sorte de banquise de craie blanche, au milieu des eaux rouges de la lagune, contraste saisissant. Nous passons une bonne soirée a échanger avec le couple en 4l. Un chilien est malade, Clement fera preuve de ses dons de médecin. Le lendemain, il sera a nouveau sollicité pour une chilienne, cette fois, qui est malade. Curieusement ce sont les cyclistes, qui portent toutes leurs affaires et pour qui chaque gramme compte, qui ont des médicaments ! ! Mathilde est contente, elle a allégée sa sacoche d'au moins... 30g ! "Tu vois mathilde, elle sert a quelque chose notre grosse pharmacie !"
Mercredi 19, pour notre 5e jour nous nous levons a 5h. Mais certains touristes ont été encore plus matinaux. On avait eu vent de la rumeur du sud lipez : si vous passez après le petit-déjeuner des touristes vous pouvez avoir leurs restes, des pancakes. Imaginez comme Mathilde rêve de ces fameuses douceurs. Ce matin on a donc eu droit aux restes: 1 pancake! Nous partons tranquillement pour 18km de montée (300m de dénivelé). C'est encore une fois splendide. Nous en profitons pleinement. Nous quittons la laguna Colorada et longeons un désert rouge, accompagnés par les premiers rayons du soleil et sans une pointe de vent. Nous passons a côté d'un groupe de vigognes qui semblent intriguées par notre présence, elles semblent hésiter entre fuir et nous regarder. La pente est douce et nous devons pousser que 2-3 fois sur 200m. Un régal! En haut de la montée, nous découvrons d'énormes blocs de pierre. Impressionnant! L'un d'eux est taillé en forme d'arbre: "l'arbol de piedra". Clement s'essayera a quelques blocs mais disons qu'il n'avait pas vraiment l'équipement adapté...
Depuis 2 jours, nous croisons beaucoup moins de 4x4 c'est bien plus agréable. Nous sommes donc seul sur ce site. Enfin presque, il y a aussi 2 ouvriers qui construisent une maison pour les gardes du parc. Nous sommes en effet dans la réserve naturelle de la faune andine Eduardo Avaroa.
Nous continuons ensuite notre route pendant 10km. La, nous savons qu'il y a une ruine. En effet, elle est bien la. Par contre, elle n'est pas aussi grande que la 1ere. Or notre tente est grande. D'où le casse-tête : comment faire rentrer une tente trop grande dans le seul espace muré-protégé du vent trop petit ? Nous avons retourné la question, et la tente, dans tous les sens. Nous avons finalement réussi a la faire rentrer sans tendre l'auvent entièrement, et en protégeant le mur avec la bâche pour ne pas que les pierres déchirent la tente. La tente est tout de même bien secouée. On espère qu'elle ne va pas se déchirer et que le vent va se calmer pour qu'on puisse dormir un peu. Lorsque nous étions en train de monter la tente un 4x4 est passé, puis a fait une marche arrière et s'est arrêté a notre hauteur. Les touristes sont descendus et sont venus a notre rencontre. "C'est louche, ça doit être des cyclos". Pas loupé ce sont aussi des cyclovoyageurs, ils ont fait Quito-Cuzco. Ils nous offrent très gentillement leur fin de paquet de chips. Ah la solidarité cyclo! La nuit fut plutôt bonne, le vent s'étant calmé en début de soirée, mais le matin fut glacial.
A la sonnerie du réveil a 5 h, il fait -5°C dans la tente, on décide donc de rester au chaud dans nos duvets en attendant les premiers rayons du soleil. On petit déjeune vers 7h, mais il fait encore -10°C dehors. Merci les 2 paires de chaussettes et de gants, et les bonnets péruviens ! L'étape du jour est courte, seulement 21 km de plat, donc nous partons confiants. C'était sans compter sur la tôle ondulée. Ce sera journée cheval! On a découvert toutes les amplitudes et espacements possibles de ces ondulations au plus grand plaisir de nos montures a deux roues et de nos fesses. Nous avançons très lentement, et le plaisir n'est pas toujours de la partie. Heureusement, les montagnes colorées sont toujours la pour nous émerveiller. Dans ce désert de sable, chaque 4x4 semble vouloir faire sa trace et il n'y a plus de réelle piste principale. Après 4h de saut d'obstacles, nous arrivons enfin a l'hôtel d'El desierto. Ce superbe hôtel a été construit et est géré par une communauté locale. Il est en partie écologique. Le prix de la chambre est bien au-delà de notre budget mais le gérant accepte de nous faire payer le prix bolivien, soit deux fois moins cher. On profite des vrais lits pour se reposer, de la douche chaude pour nous décrasser, de l'eau pour laver 3 caleçons, et même de la cuisinière pour nous donner a manger! Pour le diner, nous avions commandé un sandwich et nous avons eu l'agréable surprise d'avoir en fait le repas complet. Ils nous offre même le pain pour le lendemain midi.
Après un bon petit-dej a l'hôtel, nous partons a la lueur matinale. Nous apprécions grandement de pédaler au crépuscule. Il n'y a pas un bruit, les rayons du soleil nous réchauffent et éclairent la nature avec une douceur incomparable. Ce matin tout de même, ces premières heures ne sont pas évidentes. Nous montons dans une piste en sable. Encore une fois nous avons de la chance nous ne pousserons que que 500m. Après avoir passé le col a 4700m, nous entamons une longue descente de sable et de tôle ondulée, nous rappelant la journée d'hier. Nous sommes bien contents de faire ce passage dans ce sens, comme c'est en descente nous pouvons donner 3 coups de pédales, lever les fesses et nous laisser glisser. Nous abordons une première lagune a moitié recouverte de sel. Puis une deuxième encore plus belle, que nous admirerons pendant notre pause pique-nique. En la quittant, nous passons a cote d'une troisième lagune. Puis, en point d'orgue nous arrivons a la laguna Hedionda. Blanche, bleu ciel, rose, bleu gris, toutes ont des couleurs superbes et inimaginables. Nous nous arrêtons pour la nuit a la quatrième lagune, où il y a un refuge. Nous pouvons ainsi admirer les flamands roses en toute tranquillité.
Samedi 22 février, nous entamons notre dernier jour sur la route des lagunes. La journée commence dure avec une montée de 19km alternant entre pierres, tôle ondulée et sable. Heureusement le plus souvent la pente est faible. Nous sommes tranquilles car les 4x4 semblent bouder ce chemin. Nous les retrouvons dans la descente où se trouve la fameuse "valle de rocas". Nous slalomons dans un petit canyon entouré de blocs de pierre, puis sur un plateau avant de retrouver la route internationale, plus empruntée et donc en bien meilleur état. Des milliers de blocs de pierre de toutes les formes et de toutes les tailles entourent cette route. Nous nous laissons descendre doucement sur plus de 20km en observant ce film naturel. Clement rêve d'y grimper mais n'a toujours pas l'équipement adapté. Peu après, nous sommes arrêtés par un troupeau de lamas traversant la route, certains petits juste nés ressemblaient a des peluches. Au bout de 63km, nous arrivons a notre premier village bolivien Vila Alota. Malgré son appellation de village authentique, il donne plutôt l'impression d'un village mort, le quadrillage des rues désertes ajoute a la froideur. Nos premiers contacts avec les boliviens (personnes âgées gérants les auberges) sont assez froids. Ils sont peu bavards et pas très souriants. Cela nous change du Chili et de l'Argentine, on ne s'attendait pas a ca!
Pour finir, nous avons 150km jusqu'à  Uyuni, sur la route internationale. Ça roule bien, on est a 20km/h de moyenne. On s'arrête dans les différents villages croisés. C'est bizarre parfois on ne voit personne on dirait un peu des villages abandonnés ou des villages spéciaux pour touristes en 4x4. Lors de notre pause déjeuner, a San Cristobal, ville minière, on a essuyé deux tornades de sable, la deuxième faisant s'envoler une tente du marché sur une centaine de mètre. Comme on avançait bien on a hésité a poursuivre jusqu'au dernier village, mais finalement le vent, notre ennemi numéro 1, aura raison de nous. Après avoir fait le tour du village de Vila Vila, un très gentil couple de personnes âgées nous aide a trouver un endroit pour dormir. Enfin un contact avec des Boliviens adorables comme on nous en avait parlé. C'est ça qu'on aime! On passe même du temps a jouer avec la petite fille de l'auberge.
Lundi 24 février, dernière étape. 80km pas facile, on ne sait pas si c'est la route qui était monotone ou l'envie d'arriver. Toujours est-il que nous sommes bel et bien arrivés a Uyuni. Pour nous épuiser un peu plus, on a eu du mal a trouver un hôtel. Mais une fois trouvé, on se réconforte avec une pizza extra big.
Voilà, c'est un peu un rêve qui se termine... tout s'est passé finalement plus facilement que prévu, du fait d'une météo parfaite (on craignait les orages en cette saison des pluies), et d'une piste beaucoup plus roulable que prévu. Et pour tout ceux qui nous on dit "avec la remorque vous passerez pas !", sachez qu'elle se comporte très bien dans le sable, répartissant le poids sur une roue en plus, et sans que la roue avant chargée ne s'enfonce et empêche de se diriger. Nous ne regrettons pas d'avoir fait ce trajet en vélo, cela permet d'avoir le temps de découvrir ces paysages uniques, et de ressentir tout ce que la nature a à nous offrir : le souffle du vent, la chaleur des premiers rayons de soleil et le silence du petit matin, l'odeur de souffre des lagunes, le cris des vigognes apeurées... le part brise d'un 4x4 est une barrière trop grande avec la nature !

Pour les futurs cyclo passant par là, la piste est actuellement (fevrier 2014) roulable a 99% (1km de poussage cumulé seulement). Les passages les plus mauvais sont les 20km avant et après l'hôtel del desierto et les 20km a l'est de la laguna Hedionda. Les 4x4 peuvent être un réel danger mais sont présents surtout entre la laguna verde et chalviri, et sur la route internationale.
Nous avons suivi une trace GPS établie a l'avance, vous pouvez la trouver ici  (aller sur export GPX en bas a gauche)
Voici aussi le lien du document PDF "cycling southouest bolivia" qui nous a été très utile : http://www.tour.tk/pdf/cycling-southwest-bolivia.pdf.

Nous allons maintenant nous reposer a uyuni avant de partir pour Potosi puis Oruro.
Si vous avez lu jusque ici, tout d'abord merci, et normalement les (nombreuses) photos ont du avoir le temps de se charger...

on a retrouve le bus d'Into The Wild

laguna verde...


avant...

...apres

premier bivouac : la chambre...

...la cuisine...
...et la salle de bain !



desert de Dali

que lindo linda !

ca vaut le coup de se lever a 5h quand meme

et hop un petit saut au dessus du mont blanc !

les peluches locales

les oiseaux locaux

iceberg de pierre blanche sur la laguna Colorada

palette de peintre



sieste sous le seul arbre du sud lipez

jamais sans le casque

notre ruine pour la nuit

equipee pour le froid



Hotel del Desierto : un peu de luxe dans ce desert
petite tole ondulee
sable...
et gros cailloux !

debut de journee difficile...


petite ballade sur la laguna Honda




debut de la valle de las rochas
euh...

traversee de lamas...

... et de nandu

chocolat au lait ou chocolat blanc ?

jeudi 13 février 2014

Repos a San Pedro

Après le superbe Paso Sico, nous nous sommes payés quelques jours de repos a San Pedro avec Blandine et Simon. Ils avaient 5 jours avant de repartir pour Salta et puis la France.

Nous avons profité de ces jours pour découvrir les alentours de San Pedro. L'avantage c'est que la plupart des lieux sont accessibles a vélo. Mathilde a redecouvert ce qu'elle avait déjà visité il y a 5 ans sous un autre aspect, plus simple, moins touristique, fort agréable. Nous avons admiré le coucher de soleil sur la "valle de la Luna". Nous nous sommes baignés dans la laguna Cejar, très salée, en plein milieu du désert. Nous sommes montés en haut des ruines de Quitor pour voir la ville de plus haut. Et pour finir nous avons fait un tour pour voir les incroyables Geyser del Tatio (après un levé a 3h30 du matin pour rien car le bus est tombé en panne et n'a pu venir que le lendemain !)

Nous avons aussi abusé des empanadas et des jus de fruits frais. Il faut qu'on en profite car pendant les 10 prochains jours le menu sera bien plus simple: pâtes-riz bouillon cube - salade de thon.

Nous partons demain pour le Sud Lipez. 12 jours de vélo entre 4000 et 5000 m d'altitude, dans le sable au milieu des lagunes, des volcans, des lamas et des flamands roses. Ça sera probablement, avec le paso Sico, une des étapes les plus dures de notre voyage. Nous devons porter 10 jours d'autonomie de nourriture et parfois 2 jours d'eau. Il n'y a pas de vrai village dans le sud Lipez, seulement quelques refuges qui accueillent les touristes en 4x4. Il n'y a pas non plus de vraie route, mais de multiples pistes tracées par les 4x4, en plus ou moins bon état.

Petite mésaventure au départ de Blandine et Simon: le bus a refusé de prendre leurs velos... ils sont donc partis sans leurs montures. Nous avons donc passé notre journée a essayer de trouver un moyen d'envoyer ces 2 velos en argentine, et ce n'est pas simple ! Finalement le lendemain matin nous avons réussit a trouver 2 français qui ont accepter d'emporter nos vélos dans un autre bus qui avait de plus grandes soutes. Ouf !

pour aller sur la lune, il faut d'abord rouler sur du sable

apero guacamol - moreton dans la vallee de la lune

en mode arc en ciel a la laguna Cejar

oh les mains

oh les pieds


leve de soleil aux geyser d'El Tatio

De quoi manger des repas varies pendant 8 jours !

samedi 8 février 2014

Yo paso por Sico

"Je suis passé par le sico"

Pour traverser les Andes nous avions le choix entre deux passages : le paso jama, au nord, asphalté et fréquenté, et le paso Sico au sud, avec une majorité de piste et isolé. Nous avions choisi de passer par le Sico car il est réputé plus beau. De plus en étudiant précisément la topographie (clément s'est bien amusé a faire de beaux petits schémas des deux pasos ) on s'est aperçu que sur le sico il y avait plus de lieux où se réfugier en cas d'orage. Blandine et Simon étant motivés pour pédaler dans des lieux sauvages, et curieux de découvrir le fameux "ripio" nous nous sommes lancés dans la mythique et difficile traversée du Sico.
Le 28 janvier nous voilà donc partis sur nos vélos a essayer de sortir de Salta sans encombre. Pas facile de se faufiler entre les voitures pour une première expérience de remorqutte ! Doucement la circulation se fait de moins en moins dense et nous voyons les montagne se rapprocher. Après la pause pique nique nous entamons la monté jusqu'à San Antonio de los cobres : 3000 m de dénivelé a travers la qIl sada del Toro. Nous prévoyons 3 jours pour la gravir. La pente est douce, les paysages changent peu a peu : de moins en moins d'arbres et de plus en plus de cactus. Nous faisons connaissance avec le "train des nuages" que nous suivrons sur une bonne partie du paso. Il était autrefois utilisé pour le transport des minerais, mais n'a plus qu'un usage touristique aujourd'hui. Il ne fonctionne qu'a la saison sèche donc nous n'aurons pas la chance de le croiser.

Après une cinquantaine de kilomètres nous nous arrêtons à Chorillos pour passer la nuit juste au moment où la pluie commence a tomber. Alors qu'on  demande a l'épicerie un lieu pour planter la tente, on est rapidement orienté vers le "chef" qui habite dans la gare. Bonne surprise, il nous trouve une pièce dans une maison abandonnée : rustique mais a l'abri de la pluie qui ne cessera de tomber jusqu'au lendemain matin.
Nous commençons notre deuxième journée d'ascension en retrouvant l'aspahlte. Ça tire un peu les cuisses pour Blandine et Simon (il paraitrait qu'en cette saison on ne fait pas beaucoup de vélo en france ;-) mais la pente reste très douce. On s'aperçoit rapidement des effets de la pluie de la nuit : la route est parfois recouverte de pierres voir de coulée de boue. Une petite bruine et un petit vent de dos nous accompagnent, mais rien de très gênant. Lors des éclaircies nous découvrons le décor qui nous entoure : des montagnes au nuances de rouge, orange, marron, sculptées comme des châteaux de sable géants. C'est superbe. Après encore 1000m de dénivelé et une cinquantaine de kilomètres nous nous arrêtons a Santa rosa de tastil, où on nous ouvre la salle des fêtes pour dormir a l'abri. Encore une fois nous avons de la chance car il pleuvra toute la nuit... 

Nous nous levons tôt pour le troisième jour de montée. Encore une fois 1000 m de dénivelé nous attendent, et l'altitude commence a se faire sentir. La pente reste douce, mais le vent tourne et nous l'avons parfois de face. Plus nous montons, plus les paysages sont arides : il n'y a plus de cactus, seulement quelques petits bosquets ne dépassant pas 10cm de hauteur. A la pause de midi nous perpetrons la tradition "arrêt de bus" pour nous protéger du vent et du soleil. Nous essayons de chiquer un peu de coca pour nous donner  de l'énergie : c'est fort et ça n'a pas très bon gout, on gardera ça pour le vrai mal des montagnes ! Le départ est précipité pour essayer de fuite l'orage qui gronde juste derrière nous. Mais l'après midi est difficile, ça grimpe encore et toujours, l'oxygène se fait de plus en plus rare, les dénivelés des derniers jours se ressentent dans les cuisses... on arrive finalement épuisés mais tout excités a l'Abra Blanca : 4100m d'altitude. Le premier 4000 pour la plupart d'entre nous ! Nous avons juste le temps de faire les photos souvenir que la pluie commence a tomber. Nous ferons toute la descente sous l'orage, habillés en mode "étanche". L'asphalte est vite remplacé par une piste puis par de la boue. En effet, a certains endroits on ne sait pas très bien si on roule sur la piste ou sur la rivière. Nous arriverons a San Antonio de los Cobres dans un état de crasse très avancé ! On se dirige rapidement vers l'hospedaje Sumaq Sumay, réputée chez les cyclos. Nous commençons a nettoyer les vélos et les sacoches mais nous sommes vite rappelés a l'ordre par notre hôte : suite aux pluie une canalisation a cassée et il n'y a plus d'eau dans la ville ! La douche des vélos, ce sera donc pour plus tard...

Nous décidons de nous reposer 2 jours a San Antonio pour nous acclimater et aussi parce que cela nous permettra de profiter d'une bonne fenêtre meteo pour le reste du paso. La première nuit est un peu difficile pour Clément : le coeur qui bat un peu vite, quelques maux de tête, bref un corps qui n'est pas habitué a dormir a 3600m. Un maté de coca et un peu de paracétamol et ça ira déjà beaucoup  mieux le lendemain. On profite de nos 2 jours pour préparer le reste du paso : infos sur les villages, l'etat de la piste, le climat... on fait les courses, bichonne nos vélos et profite de quelques restos. Nous nous payons aussi une petite virée au viaduc de Polvarillo, impressionnant par sa taille et sa hauteur. 

Et puis le 2 février c'est le grand jour, le "vrai" départ pour le paso. A partir de maintenant ce sera de la piste, des cols a 4500, de la solitude, du désert... un environnement hostile mais c'est le prix a payer pour découvrir ces paysages exceptionnels. Pour plus de sécurité, les douaniers argentins ont pris nos noms, le chemin qu'on va suivre et le jour où nous devons arriver a la douane du paso sico. Si on est en retard ils envoyent une patrouille !

La première étape est raide: 65km jusqu'au petit village d'Olacapato, un col a 4500, du ripio. Avec la pluie des derniers jours, la piste est au début très boueuse. On croise quelques motos. L'une d'elles s'arrête a notre hauteur pour nous dire que plus loin la rivière est trop haute, elle n'a pas réussi a traverser. Qu'a cela ne tienne, arrivés a la rivière, on se protège avec les sur-chaussure et c'est parti! Finalement on passe tous les 4 sans tomber ni mettre le pied a l'eau.
On poursuit notre ascension, 1000m de dénivelé. La piste est en meilleur état et la pente régulière. On avance doucement mais sûrement. Le sommet se fait désirer, on y arrive vers 14h, un peu tard pour nos corps qui ont faim! Recainqués par le repas a l'alto Chorillos (4560m), nous attaquons la descente a travers les montagnes de toutes les couleurs. Nous sommes parfois surpris de croiser une maison complètement isolée. Le ripio n'est pas très bon, Blandine et Simon découvrent la joie de la tôle ondulée, ou même en descente tu ne vas pas plus vite que 10km/h. Nous arrivons vers 17h au village d'Olacapato. Ce village perdu au milieu de nulle part vit d'une mine de borrat qui se trouve a côté. Nous profitons du confort de l'unique hospedaje du village, et prenons une des meilleure douche du séjour. Au menu du soir: frites, riz, 2 steaks recouverts de 2 oeufs!! Parfait pour se remonter le moral après ces 65 km éprouvants. Après avoir fait toutes les épiceries du village, nous nous alourdissons de quelques kilos, de quoi manger pendant 4 jours! 

Nous partons vers 8h30, pour pédaler au maximum en début de journée, le vent se levant dans l'après midi. Cette étape de 65km est relativement plate. Nous découvrons un salar, qui n'est pas vraiment blanc, il est comme recouvert d'une pellicule de poussière grise. C'est immense et impressionnant. On voit au loin une mine de lithium sur ce salar. Depuis le debut de la journee nous sommes suivit par un gros chien. C'est celui de l'auberge ou nous avons dormi. Nous avons essayé de le faire fuire mais rien a faire, il ne nous quittera pas durant 50km de desert, en plein soleil. Nous aurons pitie de lui et lui donnerons a boire a la pause de midi. Finalement en fin de journee nous croisons notre premier pickup et lui demandons de le ramener sagement chez lui. Nous arrivons tranquillement, vers 16h, a la douane argentine, juste a temps avant que le vent se lève. Heureusement parce que les longues lignes droites avec le vent de face doivent être longues, longues.... comme nous avions pu le lire sur d'autres blogs, les douaniers argentins sont hypers accueillants. Ils avaient bien du le message de leurs collègues de San Antonio et nous attendaient, mais pour le lendemain ! Ils nous demandent si on passe la frontière aujourd'hui ou si on reste là pour la nuit. Quand on dit qu'on reste, ils nous conduisent spontanément vers une petite maison rien que pour nous avec cuisine, salle de bain, chambre et bonbonne d'eau potable. La classe!

Le jour suivant, c'est l'histoire de 4 nains cyclos qui vont a la mine... On hésite sur l'étape qui semble un peu courte: 38km jusqu'à une mine qui paraît- il accueille les cyclos. On verra, suivant notre forme, si on pousse jusqu'au salar d'aguas caliente. Après les formalités douanières, on part et c'est déjà de la montée. On avance doucement. Les pauses se font de plus en plus régulières. Au bout d'une heure et demi nous n'avons fait que 10km, pour arriver au paso Sico, (une simple pancarte au milieu de nulle part!!) La fatigue des autres jours doit se faire ressentir. Nous passons un premier col a 4450m d'altitude. Mais ce n'est pas fini, nous voilà redescendus de 300m alors qu'il y a un autre col a 4572m. Heureusement les paysages sont magnifiques, des montagnes aux couleurs invraisemblables, des jaunes, des verts, des rouges. Dans la montée du deuxième col, se trouve la douane chilienne, qui ne sert pas a grand chose puisqu'il faut faire tamponner les passeports a San Pedro de Atacama. Ces douaniers prennent simplement nos coordonnées et nous passons aussi l'étape de fouille des sacs pour vérifier que nous n'avons pas de fruits, légumes, fromages. Heureusement le douanier étant seul et peut-être flemmard, il ne fouille pas nos sacs. Ouf, on peut garder les 4kg de fruits secs apportés par Blandine et Simon et la coca qui nous servira en Bolivie. Nous avions entendu que ces douaniers n'étaient pas très sympas et ça c'est avéré vrai. Pourtant avec en moyenne 1 véhicule par jour, ils ne sont pas submergés de travail... Nous n'avons aucune envie de rester là. Nous reprenons donc la route, enfin la montée. Il nous reste 4km de montée et 3 de descente jusqu'à la mine. Facile en une heure c'est fait vous nous direz. C'était sans compter sur la merveilleuse idée des chiliens de faire des routes toutes droites dans les montées! Imaginez une pente a 13% (a vue de pedale), un ripio sableux, plusieurs journées de vélos dans les jambes et un vent de face violent. Et bien oui vous nous voyez galérer dans la montée pendant longtemps... On mettra 2h pour faire les 4km, ça inclue une pause gouter pour se remonter le moral. La question du matin est vite résolue: c'est évident que nous nous arrêterons a la mine. Cette étape fut la plus isolée de notre parcours, on n'a pas croisé un seul véhicule !
Nous arrivons a la mine mais nous devons attendre le chef pour savoir si nous pouvons camper là. Nous ne savons pas trop que penser. On a l'impression qu'on va dormir un peu plus loin. A un moment le cuistot nous appelle et nous offre du pain chaud, du saucisson et du fromage. Génial. Le temps passe et on attend toujours le chef. On commence a se dire qu'il faudrait peut- être qu'on cuisine parce qu'il commence a se faire tard et après on doit encore monter la tente. On se décide a aller demander a des ouvriers qui mangent a côté de nous. Et là ils nous invitent a prendre un plateau et on se fait offrir un repas chaud et complet: soupe de poulet, spaguettis et côtelette de porc et gélatine en dessert. On ne s'attendait pas a un si bon repas lors de notre traversée, nous qui mangeons d'habitude de delicieuses pâtes au bouillon cube! A la fin du repas le chef arrive. Il nous accueille très gentillement et nous offre un bungalow avec salle de bain et eau chaude. Nous qui pensions camper quelle belle surprise! Il nous dit que le petit-déjeuner est servi a partir de 6h30. Nous n'arretons pas de le remercier mais il nous dit que tous les touristes sont reçus comme ça c'est normal. Simon fait preuve de ses talents de chauffagiste en réparant le chaufaud. Quel plaisir une douche chaude!
N'ayant pas pu faire cuire nos pâtes pour la salade du lendemain, on demande pour acheter du pain mais gentillement ils nous en donnent et refusent qu'on les paye.

La journee suivante est principalement descendante. Malheureusement, le ripio n'est pas très bon. Blandine va d'ailleurs aller le voir de plus près!!! Comme ça Mathilde se sent moins seule! Les paysages changent, on passe a côté de lagunes avec des flamands roses, de salars immenses. On retrouve la civilisation avec des vans de touristes, certains nous applaudissent et d'autres nous prennent en photo comme si on était des animaux. On avance plutôt facilement jusqu'aux 7 derniers kilomètres : on a décidé d'aller dormir au bord de lagunes, mais il faut d'abord grimper 400m de dénivelé en 7km. L'épreuve s'avèrera encore plus dure que prévue car la piste est recouverte d'une bonne couche de sable où les roues s'embourbent. On pousse, on mouline, en mode 1er plateau 1ere vitesse et on aimerait bien descendre en dessous. Une voiture de touristes s'arrête et nous dit en rigolant qu'il ne reste pas beaucoup jusqu'au sommet. En réalité on voit bien la piste en sable qui est de plus en plus raide, et ça ne nous fait pas bien rigoler ! Après près de 2h de montée nous apercevons la laguna Miscanti. La lumière orangée du coucher de soleil éclaire 2 volcans surplombant un superbe lac. La vue est a couper le souffle. A cette heure ci il n'y a plus aucun touriste, nous profitons de la vue tranquillement. Nous trouvons rapidement un refuge, mais devons négocier avec les guides pour qu'elles nous l'ouvrent car il n'est pas en état (odeur de fausse sceptique, bruit d'eau, pas d'eau chaude...). Lorsque nous étions a table, après s'être douchés, les guides nous apportent une bouteille de gaz pour la douche chaude. Comment leur expliquer gentillement qu'on s'est deja douche ?. Simon prendra une douche le lendemain matin pour ne pas que ça serve a rien.

Après une bonne nuit, on petit-déjeune face a la superbe vue sur la lagune, les volcans se reflétant dans l'eau. C'est royal. Surtout qu'une fois notre petit-déjeuner termine, des hordes de touristes envahissent notre terrasse pour venir déjeuner. On s'enfuit vite voir la deuxième lagune Miniques. Puis on recharge les vélos et on redescend la piste sablonneuse. La descente n'est pas aussi terrible qu'on l'imaginait. Et une fois la route principale retrouvée, tout roule, comme dirait les cyclistes! On descend tranquillement. On s'arrête pour midi a Socaire. L'après-midi on enchaine les 50km jusqu'à Tocanao, petit village où s'arrêtent plein de touristes. Du coup on a un peu de mal a trouver un lieu pour dormir et pour manger car les touristes internationaux ne font que passer et les touristes nationaux viennent que le weekend. On degotte tout de même un hôtel... en travaux, et on goute un ragout de lama, ma foi pas mauvais. 

Dernier jour avant de rejoindre San Pedro, il nous reste 38km. On les fait tranquillement sur une route en asphalte qui descend doucement. Arrivés a San Pedro, après l'épreuve de la douane (une heure de queue pour avoir un tampon sur notre passeport), nous nous offrons un bon repas sur une terrasse ombragée. Un "lomo a lo pobre" comme clément en rêvait depuis le début du voyage.

Finalement, avec une bonne preparation et un peu de chance, nous avons reussi a faire le paso Sico avec un super soleil et en dormant tout le temps en dur.

Pendant le repas nous rencontrons Paul un cyclo au long court qui voyage dans l'autre sens. Il nous conseille d'aller voir Guillerme, un warmshower qui pourrait peut être nous loger. On va le voir dans son atelier de vélo et bingo il nous donne rdv dans l'après-midi pour nous installer chez lui. Bon il s'avère que le confort n'est pas comparable aux autres warmshower que nous avons fait : nous dormons a la belle sur la terrasse et nous sommes embarqué dans une soirée avec un autre cyclo américain, deux chiliennes, des amis de Guillerme... une soirée électro semi clandestine dans le désert est organisée ensuite, mais nous n'auront pas le courage d'y aller. Après 10 jours de vélo c'est un peu dur de rester éveillé a 1h du matin ! L'accueil est quand meme super sympa et comme a chaque fois, notre hote nous fait entierement confiance. A 4, nous avon un peu l'impresion d'envahir la maison, nous trouvons donc une hospedaje ou nous serons plus tranquille. Kurt, le cycliste americain, est un personnage atypique, il a un velo avec des roues qui font 3 fois la taille des notres, il n'a pas de saccoches mais simplement des petits sacs sous sa selle, son guidon, son cadre. Il avance donc hyper vite et surtout passe de partout, sable, neige. Un exemple il a mis 5 jours pour faire le sud Lipez, alors que la moyenne est de 11 jours.Il aurait aussi relie le canada au mexique par les rocheuses en 16 jours...
Les villes ne reussissent toujours pas au velo de Mathilde. En arrivant a San Pedro, on s'est apercu que la jante de sa roue arriere etait fendue. Apres avoir demande l'avis des experts il s'avererait que ca doit les freins qui l'aient usee. Grace aux conseils de Paul, Guillerme, nous trouvons un atelier de velo qui va nous remplacer la jante par une Mavic toute neuve !

Nous restons donc quelques jours avec Blandine et Simon a San Pedro ou il y a plein de choses a faire. Nous preparons aussi la prochaine etape. le Sud Lipez.

La montee a San Antonio, on traverse des forets tres vertes


il faut bien s'occuper pendant les pauses !

les andes...

et d'un !

vous imaginez meme pas comme on a crache nos poumons pour monter ici

une pente plutot douce

et de 2 ! ca commence a tirer...



Olacapato, village perdu sur l'altiplano

quand on trouve pas la route, on prend le train

des lamas peu farouches

arrivee sur le salar del Rincon


Le fameux Paso Sico


1 peso souplai


la en fait on est epuise !

Le sommet Alto El Laco, pas de panneau, qu'a cela ne tienne...





notre refuge de la laguna Miscanti

La laguna Miniques, 1 minute avant qu'elle se fasse envahir par les touristes

alors ils sont pas muscles nos mollets ?

3 mois, 3000km !